Mamans Inspirantes #11 : Morgane, blogueuse instagrameuse @theblondiediary et maman de 2 petites filles
Sincérité et partage : deux caractéristiques qui se dégagent autant du compte instagram @theblondiediary que de la jeune femme discrète au grand coeur qui se cache derrière.
Au fil des années, Morgane a su construire une communauté solide de mamans basée sur l’échange et la franchise jusqu’à se faire un petit nom dans la sphère Instagram.
Bien loin des mamans blogueuses dont l’authenticité a fini par s’effacer, Morgane m’a séduite par sa pudeur, sa douceur et sa simplicité.
C’est avec un immense plaisir que j’ai pu la photographier avec sa petite famille lors du shooting de ma prochaine collection.
Sans artifices et avec une grande générosité, Morgane a abordé avec moi sa relation avec instagram et ses débuts sur le réseau, l’importance de sa communauté, l’évolution de sa relation avec la mode mais aussi sa vision de l’esprit de famille et les valeurs qu’elle souhaite transmettre à ses deux petites filles.
Un échange touchant d’une rare authenticité à lire sans plus attendre.
- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Morgane, j’ai 32 ans, je suis maman de deux petites filles Charlie et Robine et je vis à Lausanne.
- Tu es très active sur Instagram avec ton compte @theblondiediary, comment décrirais-tu ta relation avec ce réseau ?
Lorsque j’ai lancé mon compte, il était axé mode et bons plans. Il était vraiment centré sur ce que j’aimais et au fil du temps, il a grandi avec moi.
J’ai partagé ma grossesse, mes expériences et petit à petit, mon compte et mon blog ont évolué. Avant, je partageais des idées de looks, aujourd’hui mes posts sont plutôt des sortes de billets d’humeur. Il y a quelque chose de beaucoup plus fort derrière, c’est un autre type d’échange. En devenant maman, j’ai acquis une communauté de mamans avec qui je partage énormément, cela va dans les deux sens et c’est très enrichissant.
- Grâce à ton compte, tu as su créer une grande communauté de mamans notamment en Suisse : peux-tu nous raconter comment cela a démarré et comment entretiens-tu ta communauté aujourd’hui ?
Je n’ai pas de filtres. Je ne partage pas tout bien sûr mais si on me pose des questions en privé, je répond sans problème.
J’essaye de répondre à toutes les personnes qui m’écrivent en étant la plus sincère possible. Ma relation avec ma communauté a de plus en plus évoluée dans l’échange et c’est ce qui me plaît : lorsque des mamans m’écrivent et qu’elles ont des doutes, je partage simplement mon expérience, je suis passée par-là aussi.
J’essaye simplement d’être moi-même, sincère et authentique, de ne pas jouer un rôle.
Aujourd’hui sur Instagram, on a l’impression que les mamans sont parfaites, que personne ne gronde son enfant ou qu’il ne pleure jamais… C’est le côté tout beau tout rose que le réseau aime laisser paraître même si ce n’est pas la réalité. Cela nous met beaucoup de pression : malgré tout, il ne faut pas oublier que l’on reste humain, on a parfois le droit de s’énerver ou de ne pas faire “tout bien”.
J’essaye aussi d’entretenir le lien en faisant des concours pour partager ce que j’ai la chance de pouvoir découvrir ou en offrant des codes promos. C’est un véritable travail où il faut toujours être actif. Il suffit de quelques jours d’absence pour que nos vues ou nos likes chutent.
Mais je ne me mets pas de contraintes par rapport à ça : je poste lorsque j’en ai envie. Les jours où ce n’est pas le cas, je ne me force pas. Je pense que c’est cette authenticité qui a contribué à construire cette communauté solide qui m’entoure aujourd’hui.
J’ai aussi la chance d’avoir un travail en parallèle. Instagram et mon blog sont une activité accessoire et je peux sélectionner uniquement ce qui me plaît.
Parfois, je me pose la question : pourquoi partager telle ou telle chose, les gens n’ont pas besoin de savoir tout ça… Mais après tout, je me laisse guider par mes envies et je partage mes petites fiertés. La sincérité, c’est ce qui compte.
- Working mum de deux petites filles & instagrameuse, comment trouves-tu l’équilibre entre toutes ces facettes de ta vie ?
Ce n’est pas facile mais je me suis mise des priorités : ma vie de famille d’abord. Ensuite, il y a le travail qui me fait vivre, très présent mais que j’aime beaucoup et enfin il y a mon compte instagram qui est plutôt une passion.
J’essaye de mener à bien les trois même s’ils sont forcément étroitement liés.
J’apprends aussi à lâcher prise et c’est très important : les jours où je n’ai pas envie de poster, je me rappelle à moi-même qu’Instagram n’est pas toute ma vie mais une passion. Si demain le réseau venait à disparaître, je serai triste bien sûr car toute cette communauté me manquera mais j’ai le plus important avec moi, ma famille.
A l’époque lorsque j’étais plus axée mode, je faisais tout le temps des photos et ce n’était pas très sain. Aujourd’hui, ma fille me dit parfois “pas de photos maman” ou ”pas de téléphone”, du coup cela me force aussi à couper de temps à autre et à profiter à 100% de ma vie hors du réseau.
Ce n’est pas évident d’équilibrer tout ça mais je le fais plutôt naturellement au feeling.
- Comment a évolué ta relation avec la mode au fil du temps ?
C’est simple, je ne m’achète plus rien pour moi ! (Rires).
J’ai deux filles alors niveau mode j’ai beaucoup de choix pour me faire plaisir. J’ai connu le sexe de mes deux filles à leur naissance, donc durant mes grossesses, j’ai acheté des choses neutres, que je pourrais aussi réutiliser au sein de la fratrie. Et puis d’un enfant à l’autre aussi, les choses évoluent. Pour Charlie ma première fille, j’ai acheté beaucoup de choses, un peu trop même ! (rires. Alors que pour Robine, ma deuxième, je récupère les affaires de sa soeur ou de sa cousine. Je chine aussi des pièces de seconde main. C’est un fonctionnement plutôt normal pour une maman : pour le premier enfant, on est dans une euphorie nouvelle et on se laissera beaucoup plus tenter par toutes les belles choses que l’on voit.
Aujourd’hui, je me dirige vers une mode où je prends conscience de cette surconsommation, je développe mon intérêt pour le choix de matières et l’origine du vêtement, même si j’achète de temps à autre chez Zara ou H&M. Je m’intéresse beaucoup aux petites marques qui ont du potentiel, dont on ne parle pas forcément mais qui ont un très bon rapport qualité prix.
Pour moi en tant que femme, ma consommation a plutôt régressée ! (rires.)
Avant, je m’achetais énormément de vêtements, maintenant très peu. Je regarde aussi dans mon armoire lorsque j’ai très envie d’une pièce et je réalise que j’en possède déjà une similaire. Aujourd’hui, j’ai envie d’épurer et de garder l’essentiel.
Avec le confinement, j’ai appris que l’on peut se suffire à nous-même et profiter de choses immatérielles. Se balader dans la nature, passer du temps en famille, faire des jeux de société au lieu d’aller faire du shopping par exemple. J’ai pris conscience que toute cette consommation, c’était parfois un peu trop. Nous n’avons pas besoin de tous ces “à-côté” pour être heureux.
- 3 mots qui définissent la maman que tu es ?
Difficile… Ça me fait penser à un entretien d’embauche ! (rires)
Je dirais que je suis une maman aimante, patiente et à l’écoute. Même si mes filles sont petites, je suis attentive à leurs besoins et j’essaye de faire au mieux. Evidemment, ce n’est pas tous les jours facile et ma patience a aussi des limites.
- 3 mots qui te définissent en tant que femme ?
Je suis réservée. J’ai du mal à parler de moi, cela me gêne…. (sourire).
Je suis aussi quelqu’un de fonceuse. Lorsque je veux quelque chose, j’essaye de l’obtenir par tous les moyens. Je suis un peu tête de mule !
Je suis amoureuse, c’est important en tant que femme d’être amoureuse (sourire)
Et puis je suis fatiguée aussi ! (Rires)
- Tu as 2 petites filles, comment abordes-tu leur éducation dans un monde où le patriarcat domine toujours ? Que souhaites-tu leur transmettre ?
J’ai la chance d’avoir un chéri qui fait beaucoup à la maison. Il travaille à temps complet et moi à 70% donc par la force des choses, je suis quand même plus souvent à la maison. Nous les femmes, nous avons aussi ces réflexes de ranger et entretenir la maison alors qu’un homme fera moins attention. Mais il m’aide beaucoup, il fait les repas… Les filles voient que leur papa ne rentre pas du travail en mettant les pieds sous la table.
Aujourd’hui, la société a changé. Les mamans travaillent et ne sont plus des femmes au foyer comme ont pu l’être nos mamans ou nos grands-mamans. Le papa n’est plus seulement là pour l’aspect financier, même s’il a encore une pression sur ses épaules plus forte que la femme. Peut-être faudrait-il revoir les choses ?
J’explique aussi à mes filles que l’on est tous égaux. Ce n’est pas seulement papa qui fait à manger ou maman qui fait le linge, ça peut être les deux. J’essaye également de ne pas faire attention au genre : une petite fille ne doit pas forcément avoir un fer à repasser à la maison. Charlie, elle, adore les petites voitures. Si un jour elle veut un pantalon avec des camions dessus, elle l’aura sans problème. Nous sommes très ouverts là-dessus.
Je n’ai pas de garçons mais ça aurait été intéressant de lui inculquer les valeurs dans l’autre sens. En tout cas, je vais essayer d’éduquer au mieux mes deux filles, je pense que j’ai un joli challenge devant moi et c’est là que tout va se jouer pour plus tard. Défi accepté, on fera au mieux !
- L’esprit de famille c’est quoi pour toi ? Quel esprit de famille aimerais-tu transmettre à tes enfants ?
J’ai vécu uniquement avec ma maman et mon frère donc j’ai un esprit de famille un peu “biaisé”, différent. Avant de rencontrer mon chéri, je m’étais dit que si je dois élever mes enfants seule, je le ferai. C’était un peu le seul modèle que je connaissais.
Aujourd’hui, j’ai deux filles et une famille au complet : c’était un vrai rêve. Faire des balades en famille, des sorties en vélo, être quatre… c’est magique. Ce que je n’ai pas eu, j’essaye de le transmettre encore plus à mes filles et ma famille.
Je suis toujours très proche de ma mère et de mon frère, qui a une petite fille du même âge que Charlie.
On organise des week-end et des brunchs en famille, on passe de vrais moments de qualité entre nous où le téléphone est souvent mis de côté. Cela peut être des choses toutes simples comme prendre le temps de petit-déjeuner plus longuement….
L’esprit de famille pour moi, c’est d’être toujours là pour l’autre quoiqu’il arrive.
L’autre jour, on expliquait justement à Charlie, même si elle est encore petite, que si elle avait besoin de parler elle pouvait le faire avec n’importe quelle personne de la famille. La confiance, elle peut l’avoir plus loin qu’en ses parents, jusque dans nos amis proches que l’on considère comme de réels membres de notre famille.
- Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter de plus fou ?
Un troisième enfant ! (rires). Non je rigole, je pense qu’on va s’arrêter là.
Je me sens vraiment heureuse, alors peut-être encore plus de bonheur ?
Ce deuxième enfant a été comme une révélation pour moi dans mon rôle de maman. Pour Charlie, j’ai eu un petit baby blues alors qu’avec Robine, j’ai plus profité. Avec deux enfants en bas-âge, il faut trouver son équilibre et apprivoiser chacun sa place. Mais cela se fait naturellement au quotidien.
Que peut-on me souhaiter d’autre ? De la santé pour mes filles, ma famille et peut-être encore une longue vie sur instagram !
Interview par Julie Parenthoux