Les Mamans Inspirantes #7 : Mathilde, community manager freelance, fin gourmet & maman d’un petit kiwi et blogueuse @rockmycasbah
Cela fait quelque temps que je suis Mathilde alias RockmyCasbah sur les réseaux sociaux.
Son oeil photographique pointu – entre photos de voyage inspirantes, contenu food et les boucles de son petit kiwi – partage au quotidien humeurs et inspirations.
Mathilde fait partie de ces personnes dont j’admire l’audace et la force de caractère. Douce et créative, elle a accepté de me rencontrer online pour un interview.
En toute simplicité, nous avons échangé sans langue de bois autour de son parcours entrepreneurial ponctué d’obstacles, de sa façon d’aborder le digital, comment concilier vie de maman et ambition professionnelle mais aussi sur ses passions et ses rêves.
Retour sur une rencontre digitale inspirante et inspirée en temps de confinement.
- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
C’est l’exercice le plus difficile ! J’ai 34 ans, j’habite à Toulouse depuis mes 18 ans et je suis maman d’un petit garçon de 2 ans.
Je travaille dans l’univers du digital : je suis community manager mais je m’occupe aussi de la création de contenu pour mes clients. C’est-à-dire que je suis en charge de l’animation des réseaux sociaux mais j’ai également une vraie démarche créative.
La plupart de mes clients travaillent dans la gastronomie. C’est arrivé un peu par hasard mais ça tombe très bien puisque j’adore manger ! (Rires)
J’ai toujours aimé cuisiner, l’univers food m’inspire beaucoup.
- La question du moment : qu’est-ce le confinement t’aura apporté de positif ?
Passer plus de temps avec mon fils et mon compagnon.
Au quotidien, il travaille beaucoup et il est souvent en déplacement : ce confinement nous a permis de nous retrouver tous les trois, pour de vrai.
Depuis cette période, je trouve aussi mon fils plus épanoui qu’avant. C’est un enfant par nature très joyeux et serein, plutôt facile à vivre. Je le sens encore plus “cool” et apaisé avec ce lâcher-prise des contraintes. Il mange également beaucoup mieux, malgré ses troubles de l’oralité.
Cela m’a permis de comprendre que ses troubles n’étaient pas seulement liés à des problèmes de reflux mais aussi à un problème affectif. Je pense qu’il a besoin de ses parents plus qu’on ne l’imaginait, même si nous essayons d’être présents au maximum.
Donc que du positif d’un point de vue affectif.
- Tu es community manager freelance, peux-tu nous parler de ton parcours entrepreneurial en quelques mots ?
Il a débuté en 2016. J’ai été salariée durant des années dans le secteur de l’immobilier jusqu’au jour où je suis arrivée à saturation et demandé une rupture conventionnelle.
Durant ma période de chômage, j’ai créé un blog car j’aimais écrire et j’avais besoin d’un cadre pour éviter de me disperser. Parallèlement, je continuais à chercher un job dans mon domaine. J’ai passé près d’un an à prospecter avec très peu de réponses et d’entretiens en retour. Du coup, j’ai fini par me dire que c’était peut-être un signe !
J’ai alors réalisé un bilan compétences qui m’a orienté vers les métiers de la communication. Au début, cela m’a paru invraisemblable : pour moi, la communication signifiait événementiel, se mettre en avant… Cette partie ne me plaisait pas du tout. J’ai découvert ensuite que la communication était une sphère bien plus large.
Comme j’aimais beaucoup l’écriture, j’ai commencé des micro stages en entreprise pour de la rédaction web. Ces expériences se sont avérées très concluantes et m’ont beaucoup plu. De fil en aiguille, j’ai été approchée par une personne dans le domaine de la décoration pour produire des contenus écrits : j’ai donc créé mon statut d’auto entrepreneur.
Le vrai hic dont on ne parle pas forcément dans ce genre de métiers, c’est le salariat déguisé. J’ai travaillé non stop durant presque 4 ans en tant que freelance sans bénéficier ni des avantages du salariat, ni des avantages du freelance, puisque j’étais en entreprise.
Un vrai parcours du combattant, d’autant plus que la dernière boîte avec qui je travaillais devait me salarier mais s’est finalement séparée de moi du jour au lendemain pour des raisons économiques.
J’ai eu du mal à digérer cette nouvelle car je me suis retrouvée brusquement sans travail, sans aucun avantage du salariat, pas droit au chômage ni à la CAF.
Ceci dit, lorsqu’on se retrouve dans une telle situation avec un enfant à charge et une nounou à payer, on trouve des solutions certainement beaucoup plus vite que lorsque l’on est “aidé”.
J’ai donc mobilisé toutes mes connaissances et mes ressources, notamment via mon compte instagram où j’avais une petite communauté. Suite à mon post, il y a eu beaucoup d’entraides et de partages. Même si l’effet n’a pas spécialement été immédiat, je n’ai jamais eu de démarchage à faire, les choses se sont construites suite à cet élan. Tout ne s’est évidemment pas concrétisé mais j’ai compris que j’avais activé un levier intéressant.
- D’où vient le nom de ton blog “Rockmycasbah” ?
C’est un jeu de mots avec une chanson qui s’appelle “Rock the Casbah”, d’un groupe anglais des années 80. J’avais envie d’un blog à mon image qui traite plusieurs thématiques, comme un pot pourri de ce qui m’intéressait.
C’est aussi un petit clin d’oeil à la musique rock et à mes parents, mon père a fait beaucoup de rock et ma mère est d’origine kabyle.
- Quelle relation entretiens-tu avec le digital et les réseaux sociaux, qui sont tes outils de travail au quotidien ?
Une relation amour / haine. A titre professionnel, j’en ai besoin et avec les comptes de mes clients, la relation est tout autre puisque purement professionnelle.
J’arrive à avoir plus de détachement car c’est une utilisation stratégique.
Evidemment, c’est quand même compliqué lorsque l’on obtient pas les résultats désirés, même si c’est indépendant de ma volonté et souvent lié au budget des entreprises.
Cela génère forcément un peu de frustration, mais moins qu’à titre personnel, Sur mon compte perso c’est un peu les montagnes russes selon les posts mais globalement je le vis plutôt bien. Le problème, c’est que je suis complètement accro, surtout en ce moment où je suis moins à l’extérieur. Difficile de déconnecter. (Rires)
- En quoi ton rôle de maman a-t’il fait évolué ta façon de vivre et de travailler ?
Ma façon de travailler a particulièrement changée lorsque je me suis retrouvée seule chez moi à mon compte. A partir de ses 1 ans, mon fils a commencé à avoir des soucis de santé récurrents. Je n’aurai jamais pu être en entreprise et gérer tous les rendez-vous médicaux, les nuits sans sommeil… Au final, ce fut donc une bonne chose que mon opportunité de salariat ne se concrétise pas. Savoir que j’étais à mon compte avec une certaine flexibilité m’a beaucoup rassurée et enlevé une grosse pression.
Pour moi être maman et entrepreneur, c’est complètement compatible et c’est même une vraie chance.
- Quelle est ta vision de l’esprit de famille ?
J’aime beaucoup ma famille à moi, celle que j’ai créé et choisie. Elle me plait beaucoup, notamment parce que j’ai un vrai soutien de mon conjoint qui est très impliqué.
Nous avons vraiment une répartition équitable des tâches, même si j’ai une charge mentale que lui n’a peut-être pas concernant la gestion des repas, les courses… du fait qu’il est souvent en déplacement. Par contre, il va se rattraper sur d’autres aspects pratiques comme faire la vaisselle, préparer le biberon, se lever la nuit…
Cette famille que j’ai construit, je la trouve géniale parce que c’est fluide, apaisé et fun à la fois. Nous avons aussi la chance d’avoir des grands-parents impliqués.
- Le voyage occupe une part importante de tes inspirations et de tes hobbies. Comment l’envisages-tu aujourd’hui avec un enfant ?
Jusqu’à présent, nous avons voyagé avec notre fils uniquement en “terrain connu”, c’est-à-dire dans des lieux où nous avons l’habitude de passer nos vacances.
Mon fils n’a jamais pris l’avion, notamment à cause de problèmes de tympans et nous n’avons pas encore testé de destinations inconnues avec lui.
Pour l’instant, nous avons décidé de ne pas prendre de risques en partant dans des endroits connus et cela nous apaise beaucoup. Par contre dans le futur, je n’envisage pas de voyager sans lui. On s’est dit qu’on attendrait ses 3 ans pour des destinations plus lointaines qui comprend des visites et des activités culturelles car en dessous de 3 ans, un enfant ne peut pas faire grand chose. Mais il fera effectivement partie du trio qui voyage ! (sourire)
- Quel est « ton secret » pour créer un équilibre entre vie de femme, maman et entrepreneuse ?
Je pense qu’il faut être très bien entourée, c’est la clé. Comme je disais précédemment, j’ai le soutien des grands-parents qui nous permet de prendre du temps que ce soit pour moi en tant que femme ou nous en tant que couple. De temps en temps, nous pouvons nous accorder sans stress un resto ou une nuit sans enfants. C’est une grande chance que tout le monde n’a pas.
Je peux aussi compter sur eux lorsque j’ai des déplacements professionnels et que je dois partir très tôt. L’autre secret indispensable, c’est le soutien sans faille de mon conjoint dans tout ce que j’entreprends.
- Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter de plus fou ?
C’est marrant, je n’ai pas vraiment de rêves fous ni d’ambition dingue si ce n’est continuer d’être heureuse comme je le suis aujourd’hui.
Dans les années à venir, nous avons envie de déménager dans un endroit qui nous plait beaucoup. Mais la situation actuelle repousse ce rêve un peu plus loin. Avec cette crise, je vois que rien n’est acquis : j’ai perdu un client, il va falloir recommencer à tisser de nouvelles relations, réenclencher la machine, un vrai travail de fourmi.
Donc aujourd’hui mon souhait le plus cher, c’est de préserver ce que j’ai construit et de finir par réaliser mon rêve : aller vivre là où nous avons envie pour continuer notre histoire un peu plus près de la nature.
© Madame Léon Photographie
Retrouvez Mathilde sur son blog et sur son compte instagram