Les Mamans Inspirantes #5 : Magali, graphiste illustratrice indépendante alias Groseille et maman de deux petites filles
Magali fait partie de ces femmes simples au dynamisme communicatif. Tout en sensibilité et avec une légère pudeur délicate qui lui est propre, elle s’ouvre à nous avec beaucoup de sincérité pour aborder sa nouvelle vie d’entrepreneur graphiste indépendante.
Maman très présente, elle parle aussi de l’effet de ce choix sur sa vie de famille et de l’importance de son conjoint dans l’aventure Groseille. Un interview riche et inspirant pour entrer au coeur de l’univers de Groseille.
- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Magali, j’ai 40 ans, je vis et travaille à Genève. Je suis graphiste illustratrice indépendante depuis 15 mois. Avant de me lancer, j’ai travaillé en tant que graphiste en entreprise durant 15 ans. Suite à différents changements dans mon lieu de travail et grâce à Monsieur Groseille qui m’a donné l’impulsion, je me suis lancée dans cette aventure entrepreneuriale qu’est Groseille ! Pour le moment, j’ai plus de mandats d’illustration que de graphisme mais c’est important pour moi de développer ces deux activités ensemble car je les aime autant l’une que l’autre. En tout cas, c’est mon projet à plus ou moins long terme.
- Quelle place occupe ton compagnon dans tout ça ?
Il possède une très grande place. Nous sommes ensemble depuis 7 ans et lui, il adore mon univers. Avant même de démarrer en tant qu’indépendante, il a toujours pensé que je pourrais vivre de ce que je fais. À l’époque, je travaillais à temps partiel pour pouvoir m’occuper de mes enfants, je possédais la sécurité de l’emploi, une certaine indépendance financière et cela me convenait très bien. Quand mes conditions de travail ont évolué dans un sens qui ne me convenait pas, mon premier réflexe a donc été : je vais chercher un autre job dans la communication.
C’est là que mon compagnon m’a dit que c’était peut-être le moment de me lancer, qu’on avait la possibilité de tenter le coup et qu’après tout, on verrait si ça marche. Nous en avons beaucoup discuté. S’il ne m’avait pas poussé et montré les bénéfices que cela pourrait apporter à notre vie de famille, je n’aurai jamais pensé à le faire. Être indépendante n’a jamais été un rêve ou une ambition pour moi, c’est grâce à lui que j’ai sauté le pas. Au quotidien, il me soutient énormément, il croit en ce que je fais, souvent plus que moi ! (Rires). Il s’implique beaucoup, je suis très libre mais j’aime lui demander son avis. Comme j’ai des mandats assez variables, il s’occupe aussi beaucoup des filles et reste très disponible selon mon rythme. Sans lui, ça serait impossible.
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre dans cette dynamique de freelance, mais je réalise aujourd’hui à quel point cela peut être dur d’être dans des conditions optimales pour créer. Et dans tout ça, Mr Groseille a une très place très importante, il est l’équilibre de tout.
- Comment se transforme l’expérience de la maternité quand on est indépendante ?
Ce qui est génial, c’est que je peux organiser mon temps comme je le veux. Mon compagnon m’a bien montré les avantages de cette situation et les plus que cela pouvait apporter à notre famille. Notre rythme de vie a beaucoup évolué, avant on courait beaucoup, à présent plus rien ne m’oblige à faire pareil. Je suis de l’équipe du matin comme on dit : on se réveille cool, on va à pied à l’école, on a le temps. Si mes filles veulent s’arrêter regarder des papillons ou faire coucou à des voitures, on s’arrête. C’est quelque chose que je ne faisais pas du tout avant car j’avais un timing à respecter.
Le soir, je vais les chercher, je passe plus de temps avec elles. Bien sûr, j’ai toujours consacré du temps à mes enfants en choisissant de travailler à temps partiel, mais aujourd’hui notre relation est différente, nous avons gagné en qualité. Dans un rythme quotidien d’école, c’est une chance de pouvoir rester cool et ne pas stresser les enfants, d’autant plus qu’elles sont encore petites. C’est un luxe, j’ai beaucoup de chance de pouvoir leur offrir ça. De plus, Mr Groseille est ravi de savoir que les petites ne sont pas chez une nounou et qu’il y a moins de stress autour des horaires. Tout le monde y trouve son compte. Je pense que c’était pour moi le bon moment de me lancer dans cette aventure.
- Quelle relation entretiens-tu avec tes filles ?
Nous sommes très « filles » à la maison ! (Rires). Ce qui est drôle, c’est qu’elles m’imitent. Quand on rentre à la maison, elles me disent qu’elles ont beaucoup de travail, elles s’installent à leur bureau, elles dessinent et elles me disent qu’elles font Groseille ! (Rires). C’est très mignon ! Elles s’appliquent beaucoup et elles sont très concentrées lorsqu’elles dessinent. Elles sont aussi très sensibles et câlines, du coup nous sommes très proches. Mais elles sont tout aussi proches de leur papa, nous sommes assez « pots de colle » tous ensemble.
- Tu as deux petites filles, quelle est ta vision de la mode et ta façon de la consommer ?
J’adore la mode. Les femmes et le corps féminin sont une grande source d’inspiration pour moi. Personnellement, je n’ai jamais suivi la mode, j’ai toujours porté ce qui me plaisait sans regarder les tendances. Je suis assez hermétique à ça. Pour les filles, il faut avouer que les enfants grandissent très vite. J’ai la chance d’en avoir deux, du coup la deuxième profite des vêtements de la première, mais pour l’instant nous sommes plutôt dans une dynamique mode bon marché et pratique. C’est accessible et puis si elles abiment les pièces ou grandissent d’un coup, ce n’est pas si grave. Sinon dans les petits créateurs, j’aime beaucoup l’Asticot, une marque genevoise qui utilise pas mal d’imprimés. J’aime les répétitions de motifs, c’est très visuel pour moi. A part ça, je connais très peu l’univers de la mode enfant, j’essaye seulement d’être à la cool et de leur faire plaisir. La mode n’est pas vraiment un grand sujet dans notre famille ! (Rires)
- Quel point commun pourrais-tu trouver entre l’entreprenariat et ton rôle de maman ?
La faculté d’adaptation. Tu crois avoir une bonne compréhension des choses et d’un seul coup, tout change et il faut recommencer. Autant dans mon rôle de maman que dans l’entreprenariat, c’est la même chose, cela évolue sans cesse. Au quotidien, cela a un effet boostant mais ça peut vite devenir une pression. Du coup, j’essaye de rester assez souple avec les enfants. Dans l’entreprenariat, c’est bien d’être professionnel mais il est important d’avoir également du recul et de relativiser. Au bout de 15 mois, ma petite expérience me fait dire que ça ne sert à rien de se prendre trop la tête et de perdre toute son énergie.
- Pourquoi le nom Groseille ?
Depuis très longtemps, j’adore utiliser des mots pour définir autre chose, je ne sais pas exactement pourquoi. Depuis des années, j’appelle mes copines « groseille » car je trouve ça chou, ça sonne bien. Après mon congé maternité en 2016, j’ai réalisé un site internet pour montrer mes dessins sur conseil de mes proches. A l’époque, je n’avais aucune ambition de vente, mais il me fallait un nom. Je ne voulais pas un mot trop littéral, je voulais un nom qui reflète plutôt mon univers : Groseille s’est imposé à moi. Dès qu’on me connait un peu, on reconnait ma touche et pour les autres, c’est intrigant. En une nuit, j’ai dessiné le logo et finalisé le site. Groseille était né. Les projets corporate côtoient les dessins plus sexy, mais au final tout se marie bien. Et puis j’appelle toujours mes copines groseille, donc finalement c’est bien moi.
- Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter de plus fou ?
Ce n’est pas fou mais que Groseille suive son cours, de continuer à équilibrer mon activité entre graphisme et illustration. Ce qui serait vraiment fou, ce serait d’arriver à être complètement indépendante financièrement de Mr Groseille. Il n’y a pas de pression mais pour moi, ce serait une réelle fierté. Que ça marche pour de vrai, que cela devienne un « vrai travail ». Mais c’est sur la bonne voie !
Retrouvez Magali et son univers à travers son compte instagram @groseille et sur son site groseille.ch
Interview réalisé par Julie Parenthoux